Les risques liés aux gaz sous pression (SGH04)
Le pictogramme gaz sous-pression (SGH04)
Le pictogramme SGH04 est utilisé pour signaler les risques liés aux gaz sous-pression, quelle que soit leur forme.
- gazeuse : oxygène, hydrogène, azote comprimé..
- liquide : butane, propane, éthylène…
- dissous dans un solvant en phase liquide et sous pression : acétylène…
Il permet ainsi d’informer les utilisateurs de deux risques majeurs :
- le risque d’éclatement du contenant
- le risque de fuite de gaz
Le risque d’éclatement du contenant
Le premier risque signalé par le pictogramme SGH04 est le risque d’éclatement dû à la pression très élevée dans les bouteilles, bonbonnes ou réservoirs.
Pour éviter l’éclatement des contenants, il est donc nécessaire de respecter des conditions strictes de stockage et de manutention :
- les bouteilles et réservoirs de gaz doivent être tenus à l’abri des sources de chaleur importante pour éviter l’augmentation de la pression interne,
- les bouteilles doivent être attachées au deux tiers de leur hauteur afin d’éviter une chute qui les fragiliserait, ou qui fragiliserait le détendeur pour les bouteilles en cours d’utilisation. Par ailleurs, cette fixation protège également le manipulateur des chutes de bouteilles qui pourraient le blesser, compte tenu de leur poids.
Le risque de fuite de gaz
Le pictogramme SGH04 signale également le risque de fuite de gaz. En cas de fuite, ce sont les propriétés chimiques du gaz qui vont être préoccupantes (inflammable, comburant, toxique…).
La documentation sécurité affichera donc, en plus du pictogramme gaz sous pression (SGH04), le ou les pictogrammes de danger associés aux propriétés chimiques du gaz contenu dans le réservoir.
Exemples :
L’oxygène pur enflamme les combustibles présents car c’est un comburant fort.
La documentation sécurité affichera le pictogramme comburant (SGH03) en plus du pictogramme gaz sous pression (SGH04).
Le chlore est également un comburant. De plus, il est toxique et corrosif. Les pictogrammes affichés seront donc : gaz sous pression (SGH04), comburant (SGH03), corrosif (SGH05) et toxique (SGH06).
Pour en savoir plus sur la signification des pictogrammes de dangers chimiques, lisez notre article sur le sujet.
Il est important de noter que la signalétique SGH sera utilisée sur les réservoirs immobiles ou sera affichée à côté des bouteilles une fois fixées. En revanche, sur les bouteilles qui sont mobiles et transportables, ce sont les pictogrammes relatifs au transport des matières dangereuses (ADR) qui seront utilisés.
Tout comme les pictogrammes SGH, ils permettent de communiquer les propriétés chimiques dangereuses. Les symboles à l’intérieur du pictogramme sont les mêmes. La forme est également un carré sur la pointe. En revanche, les couleurs utilisées sont différentes.
Pour les bouteilles de gaz, un code couleur est également utilisé pour les ogives afin de signaler rapidement le risque associé au gaz ou mélange de gaz contenu dans la bouteille.
Conventionnellement, le jaune sera utilisé pour les toxiques et/ou corrosifs, le rouge pour les inflammables et le bleu clair pour les oxydants.
On retrouvera cependant des exceptions à ce code couleur pour certains gaz à usage industriel ou médical : le blanc est ainsi utilisé pour l’oxygène, le marron pour l’acétylène, le bleu pour le protoxyde d’azote ou encore le gris pour le dioxyde de carbone.
Risques liés aux gaz inertes sous pression
Certains gaz sous pression comme l’azote, l’hélium ou l’argon sont inertes, c’est-à-dire qu’ils ne possèdent pas de caractéristiques physico-chimiques dangereuses en soi mais sont capables de diluer ou remplacer l’oxygène normalement présent dans l’air.
Cette propriété intrinsèque aux gaz inertes, notamment l’azote, est ainsi couramment utilisée dans l’industrie pour inerter des réservoirs ayant contenu des gaz inflammables : injecté dans un réservoir vide ou semi-rempli, l’azote permet de diminuer la proportion d’oxygène dans le réservoir, ce qui rend la combustion impossible et réduit ainsi le risque d’explosion.
Cependant, en cas de fuite, ces gaz inertes présentent un risque important puisqu’ils appauvrissent la teneur en oxygène. Il devient alors difficile, voire impossible de respirer !
Les locaux présentant un risque d’anoxie en cas de fuite de gaz doivent être signalés par le pictogramme anoxie. Ils sont généralement équipés de détecteurs qui surveillent la composition de l’air et se mettent en marche dès lors que la concentration en oxygène devient insuffisante.
On parle de risque anoxie dès lors que la concentration en oxygène descend au-dessous de 17% et d’asphyxie lorsque ce pourcentage passe sous la barre des 6%.
Au-dessous de 17%, on commence à ressentir l’effet du manque d’oxygène, qui se manifeste par des bâillements. Ce sont les premiers signes d’anoxie. À 12%, le pouls devient plus rapide. On est pris de vertiges jusqu’à la perte de conscience ! Si le taux d’oxygène tombe au-dessous de 6%, c’est l’asphyxie, le coma après 40 secondes d’exposition, l’arrêt respiratoire puis l’arrêt cardiaque.
Ces informations sont extraites des modules et parcours de formation proposés par Kaptitude.